Aides à la Grèce, crise en Espagne, sommets à répétitions, FESF, MES, union bancaire… En 2012, la zone euro aura connu son lot de rebondissements. Pour l’économiste Christian Saint-Etienne, pas sûr que 2013 soit plus calme. Selon lui, les gouvernements devront redoubler d’efforts pour accélérer la mutualisation politique et fiscale.
La zone euro a été beaucoup bousculée en 2012. Que faut-il en retenir ?
Que 2012 aura été une année de transition. Beaucoup de volonté et peu d’acquis. On a crée le MES mais il est soumis à de nombreuses limitations. On a créé un système de supervision des banques, mais l’étape de l’union bancaire est compliquée à franchir car il n’y pas de fonds. Bref, on a perfectionné les systèmes pour éteindre les incendies mais on n’a pas amélioré la structure de la zone euro.
2013 sera-t-elle l’année de la fin de la crise en zone euro ?
Non, car on est loin de trouver des solutions aux problèmes. Cependant, il est vrai que l’année sera cruciale concernant la position de la France dans la zone. Actuellement, nous sommes considérés comme le maillon faible de la zone euro. Nous avons la particularité d’avoir des taux d’intérêts faibles alors que situation n’est pas meilleure qu’en Italie. Un pays qui pourtant a moins de dépenses publiques et gagne des parts de marché à l’exportation, contrairement à nous.
Selon vous, quelles sont les priorités européennes pour 2013 ?
Il y en a 3. La première, c’est la mise en place d’un gouvernent économique de la zone euro. Ensuite, la constitution d’un budget commun pour financer des infrastructures nouvelles dans le numérique et financer de l’innovation. Enfin, la convergence fiscale et sociale. Mais attention, ça ne veut pas dire harmonisation fiscale. La coordination, ça peut passer par des minimas fiscaux et sociaux comme un taux d’imposition minima de 20% sur l’Impôt des sociétés ou la fiscalité de l’épargne.
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